Quand je convoque l'enfant que j'étais
Il y a un peu plus d’un an, j’écrivais sur le bonheur que m’apportait le fait de fréquenter de nouveau la bibliothèque et comment cette habitude avait amené une réflexion sur la matérialité. Aujourd’hui je fête, ou plutôt commémore, les deux ans de l’accident qui a failli me couter la vie et qui m’a couté la personne que j’étais, l’événement qui a emporté beaucoup de souvenirs matériels. Je suis assez fataliste, on ne peut rien faire contre le destin, je pense que pas mal de choses sont écrites et on a beau dévier, le vent nous ramène là où on doit être à tel moment de notre histoire. Cet accident a changé la personne que je suis. Sans avoir été une accumulatrice, j’avoue avec du recul que j’étais porté sur le fait d’avoir, de posséder. Je pense que cela me rassurait et que dans l’inconnu je me raccrochais à ce que j’avais. Perdre, dans tous les sens du terme, c’est synonyme d’échec, on échoue à arriver là où on le voulait. Avec le temps, j’y vois un signe, un rappel à l’ordre, qu