Aller à la bibliothèque




L’année dernière j’ai vécu une expérience très traumatisante qui m’a amenée à réfléchir sur la matérialité, le fait d’avoir, de posséder, notamment à propos des livres car j’ai perdu ma chère bibliothèque. Avec le recul, le temps, je me sens apaisée, j’ai appris à franchir certains obstacles de la vie. Je me suis dit que les histoires ne vivaient pas entre mes mains mais dans ma tête, mes souvenirs, mon esprit, que je les porterai toujours avec moi, en moi. Cette réflexion m’a fait du bien.


Avant cela, je fréquentais un peu la bibliothèque; par soucis d’économie, par curiosité mais le fait de ne pas posséder le livre me déranger. Cela me dégoûtait presque de ne pas « acheter ».  Au delà du fait d’imaginer toutes les mains qui ont tourné ces pages, j’aime écrire entre les lignes et dans les marges, corner les pages, ne faire qu’un avec le livre en me l’appropriant. Et si acheter un livre permet cela, l’ultime plaisir reste lire, et la bibliothèque est le moyen le plus simple de l’accomplir.



Aller à la bibliothèque c’est entretenir une certaine sociabilité avec son environnement, avec les gens qui nous entourent. C’est prendre le risque de s’attarder parce qu’on fait la rencontre d’une personne qu’on a pas vu depuis longtemps, parce qu’on discute d’un livre, parce qu’on se renseigne sur les prochaines acquisitions. C’est aussi prendre le risque de faire des découvertes hasardeuses, d'être surpris, de se laisser surprendre.


C’est aussi un autre rapport au temps, à l’attente. On maintient et entretient le désir de lire un certain livre. On renoue avec la patience. 


Alors, chaque semaine, ou une sur deux, je m'en vais avec mon tote bag chercher le/les livres qui vont m'accompagner. J'en prends rarement plus de deux. Je suis sûre de les lire si j'ai moins de choix. J'y vais souvent avec l'espoir que ceux que j'ai réservé soient arrivés mais la lenteur avec laquelle ils viennent de la bibliothèque départementale me font me sentir comme au siècle dernier. Mais quand ils arrivent, la joie est exceptionnelle.


Hier, j'ai rendu un sublime Stephen King et j'ai emprunté "Fille". Je m'en vais lire, tout simplement.

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