Chronique 87 : La promesse de l'aube de Romain Gary
1960 - Folio - 456 pages
La quatrième de couverture : -Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele D'Annunzio, Ambassadeur de France – tous ces voyous ne savent pas qui tu es !
Je crois que jamais un fils n'a haï sa mère autant que moi, à ce moment-là.
Mais, alors que j'essayais de lui expliquer dans un murmure rageur qu'elle me compromettait irrémédiablement aux yeux de l'Armée de l'Air, et que je faisais un nouvel effort pour la pousser derrière le taxi, son visage prit une expression désemparée, ses lèvres se mirent à trembler, et j'entendis une fois de plus la formule intolérable, devenue depuis longtemps classique dans nos rapports :
- Alors, tu as honte de ta vieille mère ?
Mon avis : Voici un livre très
connu dont on n'a beaucoup entendu parlé récemment avec la sortie
du film. L'histoire me donnait envie et je savais qu'un jour ou
l'autre je lirai ce livre. Donc j'ai fait mon mouton et je l'ai
acheté. Je dois dire maintenant qu'il me faisait un peu peur car
j'avais déjà essayé de lire Romain Gary et je n'avais pas accroché
(je ne me rappelle plus du tout le nom du roman désolée). Cette
fois ça été bien différent et j'ai été embarquée par la plume
de l'auteur dès les premières pages !
Le sujet me touche
beaucoup, c'est important de le préciser. À travers son
autobiographie Romain Gary retrace sa relation avec sa mère, une
relation très fusionnelle parfois un peu compliquée mais toujours
remplie d'amour. Moi-même proche de la mienne ce livre a fait écho
en moi bien évidemment.
L'histoire nous porte,
nous transporte. On suit Romain et sa mère à travers l'Europe de ce
début de XX e siècle, d'abord en Russie, puis en Pologne et enfin
en France, une patrie chère au cœur de la mère de l'auteur. J'ai
apprécié le récit de son enfance, que j'ai trouvé plutôt drôle.
J'ai aussi bien aimé sa relation avec sa mère quand il devient
jeune adulte. En revanche, j'ai trouvé un peu longue la partie sur la
Seconde Guerre Mondiale. Même si je suis passionnée par ce conflit
j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup trop de détails sur le rôle de
Gary durant le guerre.
La fin m'a émue. Je m'y
attendais mais cela n'empêche pas qu'elle m'ait touchée.
L'écriture de Gary est
magnifique. Elle est simple dans ses tournures mais ses mots sont beaux, il les rend touchant dans leur
emploie.
«[...] je pensais à
toutes les batailles que j'allais livrer pour elle, à la promesse
que je m'étais faite, à l'aube de ma vie, de lui rendre justice, de
donner un sens à son sacrifice et de revenir un jour à la maison,
après avoir disputé victorieusement la possession du monde à ceux
dont j'avais si bien appris à connaître, dès mes premiers pas, la
puissance et la cruauté. »
« Attaqué par le
réel sur tous les fronts, refoulé de toutes parts, me heurtant
partout à mes limites, je pris l'habitude de me réfugier dans un
monde imaginaire et à y vivre, à travers les personnages que
j'inventais, une vie pleine de sens , de justice et de compassion. »
« Mais je suis un
vieux mangeur d'étoiles et c'est la nuit que je me confie le plus
aisément. »
Un livre touchant que je
recommande, une rencontre avec un auteur que j'avais jugé un peu
trop sévèrement. En refermant La promesse de l'aube, j'ai envie de
voir le film et de lire d'autres livres de Romain Gary. Je le
recommande.
Ma note : 16/20
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