Chronique 85 : La Reine Margot d'Alexandre Dumas
1994 - Editions Maxi-livres - 635 pages
La quatrième de couverture : Des " noces vermeilles " de Marguerite de Valois et Henri de Navarre, prélude au massacre des protestants, à la mort de Charles IX baignant dans une rosée de sang, les deux années qui s'écoulent comptent parmi les plus cruelles de l'histoire de France. Guerres civiles de religion, luttes d'influence au sein de la famille royale, complots et assassinats politiques forment la trame sombre sur laquelle se détache la figure de Margot. Beauté incomparable, dame galante, cette fille de France est aussi une femme de lettres doublée d'une redoutable politique ; Marguerite est avant tout une Valois, fille de roi, soeur de roi, femme de roi. Et le brave La Mole, ce jeune gentilhomme protestant réfugié dans l'alcôve royale pour échapper à ses assassins la nuit de la Saint-Barthélemy, sait que l'amour qu'il voue à cette perle le précipitera au coeur d'intrigues de pouvoir où la vie d'un homme n'a guère de poids.
Mon avis : Ce qui m'a d'abord donné envie de me
lancer dans la Reine Margot, c'est le contexte des Guerres de
Religion. Je venais de travailler dessus en Moderne et c'est un sujet
qui m'intéresse beaucoup.
Cet été j'ai lu le Comte de
Monte-Cristo, un livre qui m'a ébloui, une révélation, je dirai
même une claque littéraire ! La peur d'être déçue par la
Reine Margot me hantait mais ça n'a pas été le cas, bien au
contraire.
Ce chef d’œuvre m'a accompagné
durant deux semaines, il a été ma bouée de sauvetage, mon
réconfort du soir. Ce livre m'a fait passer par toutes les émotions
possibles : la haine, la colère, l'amour, la peur, le désespoir …
J'en suis ressortie atteinte d'une tristesse infinie, en larmes mais
résolue.
Comme je l'ai déjà mentionné, le
contexte est pour ma part intéressant. Nous sommes à la fin de la
Renaissance, en 1572, et l'histoire débute avec le mariage de la
sœur du roi de France Charles IX, Marguerite de Valois avec le roi
de Navarre Henri de Bourbon. Un mariage si je puis dire mixte, car
elle est catholique, lui protestant, et cette union a pour but de
mettre fin aux tensions religieuses du royaume. C'est un échec car
quelques semaines plus tard a lieu l'épisode le plus sanglant des
Guerres de Religion, la Saint-Barthélémy.
« En effet cette connaissance de
l'avenir qui manque heureusement aux hommes, avec cette faculté de
lire dans les cœurs qui n'appartient malheureusement qu'à Dieu,
l'observateur privilégié auquel il eût été donné d'assister à
cette fête, eût joui certainement du plus curieux spectacle qui
fournissent les annales de la triste comédie humaine. »
On découvre dans cette œuvre
historique, une famille royale un peu spéciale. Catherine de
Médicis, mère de trois rois et d'une reine de France est une
complotiste acharnée. Une mère peu aimante sauf à l'égard de son
fils Henri d'Anjou. Elle souhaite à tout prix que la couronne de
France reste entre les mains des le Valois. D'un point de vue
historique c'est vrai, elle complote et use de la « superstition »
pour cela, même si dans le roman Catherine est poussée à
l'extrême.
La vérité historique présente dans
ce livre m'a étonnée. En le refermant j'ai été vérifier ce qui
était vrai et ce qui ne l'était pas. J'ai été surprise de voir
que la presque totalité du récit l'était, bien que Dumas romance
un peu le tout.
Le personnage qui m'a le plus fasciné
est Charles IX. On découvre un roi qui n'est pas méchant au fond,
il est mal entouré et très influençable. J'ai aussi beaucoup aimé
Margot et Henri, leur relation d'alliés. Bien qu'il n'y est pas
d'amour entre eux, il y a quelque chose de plus fort, une confiance à
toute épreuve.
Margot est tantôt une femme, une
amante, une alliée, une sœur, une amie, une rebelle, elle endosse
tous les rôles pour sauver ceux qu'elle aime. Elle ne souhaite vive
que d'amour et de paix. Ce qui en fait à travers les mots de Dumas,
une héroïne.
L'amitié est un thème important et
profond du livre. D'abord celle d'Henriette de Nevers et de Margot,
mais aussi celle de Coconnas et de la Mole qui m'a le plus touché.
Le livre se lit à une telle vitesse !
C'est un bon petit pavé de 600 pages mais qui se lit très bien
(comme tous les romans de Dumas). Il n'y pas de longueurs, chaque
page, chaque mot est utile à l'intrigue. Est-je besoin de vanter la
beauté de l'écriture de Dumas ? Elle tout simplement
magnifique.
J'ai encore une fois été conquise.
J'ai voyagé dans une France déchirée, j'ai été bouleversée par
les personnages que peint l'auteur. Des personnages profonds dont je
me souviendrai. Bien que ce soit une œuvre historique, la Reine
Margot laisse un espoir de fin plus juste, plus belle, or on sait que
ce n'est pas le cas, que l'histoire même en l'enjolivant ne changera
pas.
Ma note : 19/20
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