Chronique 79 : Jane Eyre de Charlotte Brontë

Publié en 1847 - format ebook - 429 pages 


Résumé : Jane Eyre est pauvre, orpheline, pas très jolie. Pourtant, grâce à sa seule force de caractère, et sans faillir à ses principes, elle parviendra à faire sa place dans la société rigide de l'Angleterre victorienne et à trouver l'amour... Une héroïne qui surmonte les épreuves sans perdre foi en son avenir, une intrigue où se succèdent mystères et coups de théâtre, une passion amoureuse qui défie tous les obstacles.


Mon avis : Jane, Jane, Jane ! On se ressemble beaucoup elle et moi, c'est peut-être une des raisons pour lesquelles ce roman m'a autant plu.

Avant de vous en parler j'ai envie de vous faire part d'une découverte, le roman gothique ! Des pluies torrentielles, un automne éternel, des châteaux recouverts de brume et des mystères, car telle est l'ambiance de ce genre que je n'avais jamais lu. C'est un sentiment très personnel car nous se sommes pas réceptifs aux mêmes choses, mais je pense que ce côté obscur, noir a contribué à me plonger dans l'histoire.

Venons-en au roman. Quelle claque ! Quel coup de cœur ! L'écriture de Charlotte Brontë est pleine de poésie et elle est prenante.  

"Quelquefois, vous jetez autour de vous un coup d’œil curieux comme celui de l'oiseau qui regarde à travers les barreaux de sa cage : vous ressemblez à un captif remuant, résolu, qui, s'il était libre, volerait jusqu'aux nuages ; mais vous êtes encore courbée sur votre route."

L'histoire m'a éblouie ! En ouvrant ce roman je ne m'attendais pas à ce que j'ai lu, j'ai été surprise dans le bon sens du terme. J'ai découvert une héroïne courageuse, vraie, pleine de valeurs, avec une âme pure et qui ne demande qu'à aimer. Sans tomber dans le sentimental ou la romance, nous sommes face à une histoire d'amour merveilleuse, au-delà des apparences et de la beauté, un amour qui n'a pas besoin des yeux où le cœur et l'âme suffisent. J'ai été étonnée de la fin, je l'ai trouvé juste.  

Jane m'a beaucoup plu parce que je me suis retrouvée en elle mais j'ai aussi beaucoup aimé le personnage de M.Rochester. Il a un côté rassurant bien qu'il semble brute aux premiers abords. Ces personnages me semblaient si réels que j'étais étonnée de ne pas les retrouver quand je levais les yeux de mon livre.

"Vous n'avez jamais senti la jalousie, n'est-ce pas, mademoiselle Eyre ? Belle demande ! Puisque vous ne connaissez pas l'amour. Vous avez à éprouver ces deux sentiments ; votre âme dort, vous n'avez pas encore reçu le choc qui doit la réveiller. Vous croyez que toute l'existence coule sur un flot aussi paisible que celui où à glisser jusqu'ici votre jeunesse ; les yeux fermés, les oreilles bouchées, vous vous laissez bercer au courant sans voir les rochers qui montent sous l'eau et les brisants qui bouillonnent. Mais, je vous le dis et vous pouvez me croire, un jour vous arriverez aux écueils, un jour votre vie se brisera dans un tourbillon tumultueux en une bruyante écume ; alors vous volerez sur les pics des rochers comme une poussière liquide, ou bien, soulevée par une vague puissante, vous serez jetée dans un courant plus calme."

Jane n'a de désir que sa liberté, son indépendance et trouver autre chose que du mépris dans le regard des autres. Oui, Jane n'est pas des plus jolies, elle est pauvre mais si riche dans ses principes et dans son cœur. Ce roman est plus fort que les sens; il est presque spirituel.

"Croyez-vous que je puisse rester en n'étant rien pour vous ? Croyez-vous que je sois une automate, une machine qui ne sent rien ? Croyez-vous que je souffrirais de me voir mon morceau de pain arraché de mes lèvres et ma goutte d'eau vive jetée de ma coupe ? Croyez-vous que, parce que je suis pauvre, obscure, laide et petite, je n'aie ni âme, ni cœur ? Et si Dieu m'avait faite belle et riche, j'aurais rendu la séparation aussi rude pour vous qu'elle l'est aujourd'hui pour moi ! Ce n'est plus la convention, la coutume, ni même la chair mortelle qui vous parle ; c'est mon esprit qui s'adresse à votre esprit, comme si tous deux, après avoir passé par la tombe, nous étions aux pieds de Dieu dans notre véritable égalité !"

J'ai beaucoup aimé que ce soit Jane qui nous raconte son histoire, nous sommes ses yeux, nous vivons ce qu'elle a vécue. A de nombreux moments, elle interpelle directement le lecteur pour lui conter sa propre histoire, j'ai beaucoup aimé.

Je n'arrive pas à trouver de défauts à cette œuvre, pour moi il n'y en a pas. J'aurai mille choses à rajouter dans cette chronique, il y a tellement à dire, mais je vais vous laisser sur une citation, une chose est sûre; je relirais Jane Eyre. 

"A me sacrifier ? Qu'est-ce que je sacrifie ? La faim pour la nourriture, l'attente pour la joie. Avoir le droit d'entourer de mes bras celui que j'estime, de presser mes lèvres sur celui que j'aime, de me reposer sur celui en qui j'ai confiance, est-ce lui faire un sacrifice ? S'il en est ainsi, certainement, j'aime à me sacrifier."


Ma note : 20/20 

Commentaires

  1. Ah, Jane Eyre. Je me souviens de mon sentiment après ma première lecture ... J'ai lu ta chronique et tes citations avec bonheur. Tu as raison quand tu dis que ce roman est presque spirituel : Jane est si droite dans ce qu'elle pense, que personnellement (j'avais une quinzaine d'années lors de ma première lecture) elle m'a beaucoup influencée.

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    1. Ton commentaire m'a fait très plaisir, merci.
      J'ai déjà envie de relire ce magnifique roman !

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