Chronique 74 : Le Comte de Monte-Cristo (tome 1) d'Alexandre Dumas

1995 (publié en 1844) - Le Livre de Poche - 796 pages


La quatrième de couverture : 1815. Louis XVIII rétabli sur le trône se heurte à une opposition dont l'Empereur relégué à l'île d'Elbe, songe déjà à profiter. Dans Marseille livrée à la discorde civile, le moment est propice aux règlements de comptes. C'est ainsi que le marin Edmond Dantès, à la veille de son mariage se retrouve, sans savoir pourquoi, arrêté et conduit au château d'If. 


Mon avis : Quelle lecture ! J'avais commencé à lire Le Comte de Monte-Cristo il y a deux ans, j'avais lu 200 pages, et je ne sais plus pour quel motif j'avais interrompu ma lecture. Une envie subite m'a prise il y quelques jours de le reprendre. J'ai bien fait, car pendant quatre petits jours j'ai été plongée dans la vengeance d'un homme d'une intelligence incroyable entre Paris et les terres méditerranéennes

"C'est tout ce que je demande; que je sache quel crime j'ai commis, et à quelle peine je suis condamné; car voyez-vous, l'incertitude, c'est le pire de tous les supplices."

L'histoire est très intéressante et pleine de rebondissements. Edmond Dantès, que trois hommes ont privé de quatorze années de sa vie, d'une carrière remarquable et d'un amour passionnel, décide de se venger et de faire payer : Danglars (le grand salaud de l'histoire), Fernand (amoureux de la belle Mercédès) et Caderousse (le voisin jaloux) qui ont plus ou moins réussi et se sont élevés dans la société. Edmond Dantès devenu le comte de Monte-Cristo, un homme étrange, intelligent, possédant de grands savoirs et à la culture orientale débarque à Paris des décennies plus tard bien décidé à se venger. Cette histoire nous embarque, on ne peut plus lâcher le livre, on veut toujours en savoir plus et surtout on s'attache au personnage d'Edmond Dantès. Ce roman résume bien le dicton "la vengeance est un plat qui se mange froid". 

"Et encore je vous pose là un cas matériel, reprit le comte, celui où la société, attaquée par la mort d'un individu dans la base sur laquelle elle repose, venge la mort par la mort; mais n'y a-t-il pas des millions de douleurs dont les entrailles de l'homme peuvent être déchirées sans que la société s'en occupe le moins du monde, sans qu'elle lui offre le moyen insuffisant de vengeance dont nous parlions tout à l'heure ? N'y a-t-il pas des crimes pour lesquels le pal des Turcs, les auges des Persans, les nerfs roulés des Iroquois seraient des supplices plus doux, et que cependant la société indifférente laisse sans châtiment ? ... Répondez, n'y a-t-il pas de ces crimes ?"

Alexandre Dumas nous montre toutes les facettes de l'Homme. Il nous montre ses vices, sa jalousie, sa méchanceté, sa violence. Mais il nous présente également ses bons côtés, sa générosité, sa gentillesse, son humanisme. C'est ce que j'ai beaucoup aimé dans ce roman, plutôt manichéen par ses personnages, mais tellement réaliste. 

"Et maintenant, dit l'homme inconnu, adieu bonté, humanité, reconnaissance... Adieu à tous les sentiments qui épanouissent le cœur ! ... Je me suis substitué à la Providence pour récompenser les bons ... que le Dieu vengeur me cède sa place pour punir les méchants."


Il aborde également beaucoup de sujets : la réussite sociale, la jalousie, l'amour, la vendetta, la justice et l'injustice, le complotisme, la corruption, la mort, l'argent, la connaissance et l'instruction, le cosmopolitisme ... et j'en passe. 

"Je demande quel crime j'ai commis ; je demande que l'on me donne des juges; je demande que mon procès soit instruit; je demande enfin que l'on me fusille si je suis coupable, mais aussi qu'on me mette en liberté si je suis innocent."

J'ai eu un coup de cœur pour l'écriture de l'auteur. Elle est entraînante, poétique mais surtout fluide. 

Je n'ai que deux petits points négatifs à aborder : le premier touche aux quelques longueurs au milieu du livre, l'auteur introduit deux nouveaux personnages et on met du temps à rentrer dans leur histoire. Le second concerne un personnage vers la fin du roman que je croyais mort et qui quelques pages plus tard réapparaît vivant et en pleine forme. J'ai relu deux fois ces quelques cinquante pages et je n'ai pas trouvé le moment où l'auteur nous dit qu'il a survécu, j'ai été obligé de regarder sur internet. Cette incompréhension a un peu gâché ma lecture car j'étais perdue. Donc vous êtes prévenus. 

Je ne peux que vous recommander de le lire. C'est un classique très abordable mais surtout passionnant, je n'ai qu'une hâte, me plonger dans le tome 2. 


Ma note : 19/20, une très belle lecture

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