Chronique 72 : Mille Femmes Blanches de Jim Fergus

2000 - France Loisirs - 408 pages 


La quatrième de couverture : En 1874, un chef Cheyenne demanda au président Grant de lui faire présent de mille femmes blanches à marier à mille de ses guerriers afin de favoriser l'intégration. Prenant pour point de départ ce fait historique, Jim Fergus retrace à travers les carnets intimes d'une de ces femmes blanches, May Dodd, les aventures dans les terres sauvages de l'Ouest de ces femmes recrutées pour la plupart dans les prisons ou les asiles psychiatriques.


Mon avis : Comme l'a dit Jim Harrison, ce livre est : "un roman splendide, puissant et exaltant". Il m'est difficile de parler de cette oeuvre, qui m'a beaucoup bouleversée. 

Jim Fergus dans Mille Femmes Blanches se place à travers l'une de ces femmes, et nous conte la vie des natifs américains, de la persécution dont ils sont victimes par les blancs mais également de la violence qui est parfois présente dans leurs villages. 
Le premier sujet abordé dans ce livre est celui de la condition des femmes à cette époque. Le personnage principal, May, qui a 25 ans, a été internée par sa famille pour "débauche sexuelle" car elle a suivi l'homme qu'elle aimait et est né de cet amour deux enfants. Pour elle, participer à ce projet c'est recouvrer la liberté et peut-être pouvoir un jour revoir ses enfants. 

Quand ces femmes arrivent chez les indiens, elles sont au début surprises, elles ont même un peu peur. Mais très vite, elles se rendent compte que la vie qu'elles commencent à mener est plus douce que dans leur ancien monde "civilisé". Les journées passent, elles ne s’ennuient pas, elles apprennent (parfois avec pessimisme) les coutumes de leur nouveau peuple et trouve une certaine paix, voir un certain bonheur à vivre avec ces gens en osmose avec la nature. Elles sont traitées avec plus de respect par leurs maris Cheyennes qu'elles l'étaient par les hommes blancs. Attention, tout n'est pas tout rose, la vie de ce peuple est parfois violente, comme lors de cet épisode où les hommes sont sous l'emprise du whisky. May, qui est une femme réfléchie s’aperçoit vite que les blancs détruisent les indiens en leur donnant cet alcool qu'ils ne supportent pas. 
C'est ce que j'ai beaucoup aimé dans ce livre, Jim Fergus ne fait pas des blancs les grands méchants (même si ils le sont, il n'enfonce pas le clou) et des indiens les grands gentils. Même si avouons le, les américains blancs ont massacré, anéanti les indiens, l'auteur amène l'hypothèse que les natifs américains n'étaient pas en mesure de résister, ils étaient peut-être un peu trop naïfs, ce qui les a conduit à leur perte.  Ce roman est teinté de gris et l'auteur a un avis neutre, en tout cas dans son écriture

"Le contact de la civilisation blanche n'a réellement apporté à ces pauvres âmes que la ruine et le désespoir."

May est une femme que j'ai adoré, elle semble si réelle, elle est très moderne pour son époque (elle le dit elle-même). Chaque femme apporte un petit quelque chose à l'histoire, elles sont si différentes mais ont toutes choisi la même chose, quitter la "civilisation". Elles vont finir par accepter leurs époux indiens, parfois va même naître l'amour dans ces couples ou une forme d'amitié, de respect et de sécurité comme c'est le cas entre May et le chef Little Wolf. 

La fin est tragique, j'en ai pleurer, et encore aujourd'hui après plusieurs jours, je continue d'avoir de la peine quand je repense à ma lecture. J'ai longuement réfléchit à la nature humaine et à ce qui peu pousser des hommes à prendre le contrôle, à prendre la vie d'autres hommes. Je ne comprends toujours pas. 
Si j'ai trouvé qu'il y avait des longueurs au début, avant que les jeunes femmes arrivent chez leurs maris, la suite s'est lue très vite, et je présageais une fin un peu plus optimiste. Malheureusement je dois avouer que le livre se termine très mal, comme l'histoire du peuple indien des Etats-Unis. 

"Je ne peux m'empêcher de penser une fois de plus que l'homme est bel et bien une créature brutale et imbécile. Est-il une autre espèce sur terre qui tue pour le plaisir ?"

J'ai maintenant envie d'en savoir plus sur cette histoire un peu tabou que nul nous enseigne. Si j'ai quelques titres en tête, je serai quand même ravie d'avoir des suggestions, alors n’hésitez pas ! 


Ma note : 20/20, un livre qui me marquera longtemps 

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