Chronique 45 : Itinéraire d'enfance de Duong Thu Huong

2009 • Le Livre de Poche • 344 pages

La quatrième de couverture : Fin des années 1950 au Viêtnam. Bê a douze ans, sa vie dans le bourg de Rêu s'organise entre sa mère, ses amis et ses professeurs. Son père, soldat, est en garnison à la frontière nord. Pour avoir pris la défense d'une de ses camarades abusée par un professeur, elle se voit brutalement exclue de l'école. Révoltée, elle s'enfuit de chez elle, avec sa meilleure amie, pour rejoindre son père. Commence alors un étonnant périple. (j'ai volontairement coupé une partie du résumé car je trouve qu'il en dévoilait beaucoup trop sur l'histoire).

Mon avis : C'est grâce à Cassandra de Croque les mots que j'ai lu ce livre. En effet cela fait quelques mois qu'elle a créé un club de lecture s'intitulant "faites le tour du monde". Ce club nous permet de découvrir des auteurs du monde entier. Ce mois-ci direction le Viêtnam.
J'avais reçu "Itinéraire d'enfance" dans un colis Fnac (2 livres achetés, un troisième offert), je ne l'avais pas choisi et il ne me tentait pas. Ce club de lecture m'a donc permis de le sortir de ma PAL.

Tout d'abord j'ai été surprise par l'écriture. Duong Thu Huong a une écriture à la fois riche en poésie et pleine de vérité qui m'a beaucoup plu. J'ai d'ailleurs relevé plusieurs citations :

"Ma mère représente à la fois l'autorité et l'amour, le réconfort et l'espoir."


"Il faut savoir être dur afin de pouvoir se battre pour la vérité."

"Sais-tu ce que c'est une grève de la faim ? ... C'est un moyen de lutte contre l'ennemi."

"Le mal suit le bien, comme l'ombre suit la lumière. Sans la nuit, comment pourrions-nous connaître le jour ? Les bons et les mauvais coexistent dans la société. Ils luttent perpétuellement les uns contre les autres."

"Aucun malheur ne prévient, aucune chance ne s'annonce."

Je ne pensais pas apprendre autant de chose sur le Viêtnam. En effet le roman se passe dans les années 1950, quelques années après l'indépendance du pays (guerre d'Indochine 1946-1954). On suit un pays qui renoue avec ses coutumes. Cette lecture a été un voyage à travers les goûts et les paysages. L'auteur insiste sur la cuisine Vietnamienne, pas un chapitre s'abstient de conter la réalisation d'un met local. Plusieurs fois j'ai eu l'eau  la bouche. Pour ce qui est des paysages, on voyage entre plaine, plage et montagne.

Ce livre est un véritable roman d'apprentissage, j'ai adoré le personnage principal, Bê, une petite fille de douze ans qui a beaucoup de caractère. Elle n'hésite pas à défendre ses idées au prix de son honneur, c'est une révoltée, j'ai eu de la sympathie pour elle tout au long du roman.
J'ai également apprécié père Thê, un maître d'école qui a été victime de l'horreur de la guerre et qui est en quelque sorte devenu un sage. Très apprécié de ses élèves il est à leur écoute et tente de leur apprendre la vie.
Enfin, le dernier personnage qui m'a beaucoup plu est Muôn, un homme qui a tout perdu dans la guerre et qui est aussi devenu un sage, il aide énormément Bê à un moment du récit ...

Je n'ai pas trouvé que des points positifs à ce roman (malheureusement). Par exemple j'ai trouvé qu'il y avait quelques longueurs, surtout dans la deuxième moitié du livre. Cela a fait que j'ai mis environ une semaine à lire le roman, c'est un peu dommage.
Malgré cela je le recommande pour toutes les raisons que j'ai évoqué plus tôt. Ce livre est un véritable voyage dans le temps et dans l'espace, une véritable aventure dans l'Asie du Sud-Est des années 1950.


Ma note : 15/20

Commentaires

  1. Super article, je fais également partie du club ^^ J'aime beaucoup comment tu abordes ta critique et je suis tout à fait d'accord avec toi.
    Un des points cependant qui m'a dérangé est le comportement de Père Thê qui certes apprend beaucoup de chose aux enfants, mais j'ai été à plusieurs reprises un peu gêné par sa proximité justement avec eux. Mais ce doit être dû à la culture ^^

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  2. Merci c'est très gentil ! :)
    C'est ce que je pensais aussi au début, et puis je me suis également dit que c'était surement dû à leur culture. Et puis nous sommes dans les années 1950, le rapport enseignant/élève était à mon avis très différent d'aujourd'hui. :)

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