Chronique 30 : Anna Karénine de Léon Tolstoï

1877 • Le  Livre de Poche (1997) • 1024 pages

La quatrième de couverture : Anna n'est pas qu'une femme, qu'un splendide spécimen du sexe féminin, c'est une femme dotée d'un sens moral entier, tout d'un bloc, prédominant : tout ce qui fait partie de sa personne est important, a une intensité dramatique, et cela s'applique aussi bien à son amour.
Elle n'est pas, comme Emma Bovary, une rêveuse de province, une femme désenchantée qui court en rasant des murs croulants vers les lits d'amants interchangeables. Anna donne à Wronsky toute sa vie.
Elle part vivre avec lui d'abord en Italie, puis dans les terres de la Russie centrale, bien que cette liaison « notoire » la stigmatise, aux yeux du monde immoral dans lequel elle évolue, comme une femme immorale. Anna scandalise la société hypocrite moins par sa liaison amoureuse que par son mépris affiché des conventions sociales.

Mon avis : Quelle œuvre ! J'aimerai commencer cette chronique en citant Tolstoï, il s'agit de la première phrase de ce roman "tous les bonheurs se ressemblent, mais chaque infortune a sa physionomie particulière.". Tolstoï résume en une phrase, tout son roman, de plus de 1000 pages.

Il était temps que je lise Anna Karénine. J'avais vu et adoré l'adaptation de Joe Wright, très théâtrale, sorti en 2012 avec Keira Knightley. C'est donc avec le film en tête que je me suis attaquée à ce pavé.

Je ne vais pas mentir, si les 300 premières pages m'ont plongé dans l'Empire Russe de la seconde moitié du XIXème siècle, les 700 pages suivantes n'ont pas été aussi simples à lire. Le roman commence à Moscou avec Stiva, le frère d'Anna, qui a trompé sa femme avec la gouvernante. Sa femme Dolly souhaite le quitter, Anna arrive de Pétersbourg pour essayer de sauver le couple. C'est en arrivant à la gare qu'elle rencontre le comte Wronsky, et vous vous doutez de la suite ...

A travers ce livre, et l'histoire d'Anna, Tolstoï aborde de nombreux sujets tels que la politique et la naissance du communisme, la religion, le divorce, l'adultère, l'aristocratie et la paysannerie. J'ai adoré cette peinture de la société Russe de la seconde moitié du XIXème siècle.

Si j'ai beaucoup aimé que Tolstoï nous décrive à la fois les villes de Russie et les campagnes, qu'il oppose, je n'ai pas beaucoup apprécié que le roman soit davantage consacré à Levine et Kitty, un couple qui est l'antithèse d'Anna et Wronsky. Je n'ai pas pu m'empêcher de comparer avec le film que j'avais beaucoup aimé. Dans le film, Anna est le centre de l'histoire, et dans le roman c'est plutôt Levine ... Bien que j'aime bien ce personnage, je trouve qu'il est très présent dans le livre, presque plus qu'Anna.

Anna est un personnage qu'à la fois on admire et haït. Elle est prête à sacrifier sa vie entière, son mariage, son honneur, son fils, son nom, son rang, pour un amour passionnel.
J'ai adoré Alexis Wronsky, il a une patience remarquable avec Anna, qui n'est pas facile à vivre, elle ne sait pas ce qu'elle veut et tente de faire marche arrière plusieurs fois. J'ai eu beaucoup de pitié pour lui à la fin du roman.

Ce qui m'a le plus marqué dans ce roman, c'est l'écriture du géni Tolstoï qui est fluide, simple, agréable à lire. Je pense que c'est un très bon classique pour commencer. Malgré la longueur qui est assez incroyable.

Ma note : 14/20

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